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Architecte du nouvel
axe Numérique
L’appel à projet qui s’est achevé fin-novembre a été l’occasion d’ouvrir le dialogue sur l’organisation du onzième et dernier axe du PEPR, un axe transverse sur le numérique dont la création sera orchestrée par Thierry Divoux, directeur adjoint scientifique (DAS) chargé de la Programmation scientifique de CNRS Sciences informatiques. Son expérience en fait le profil idéal pour composer un consortium d’experts et établir la liste des priorités de recherche à adresser au sein du PEPR, en relation avec les travaux des dix autres axes.
Par Etienne Morisseau
Pouvez-vous nous parler de la genèse de cet axe ?
La nécessité de développer un axe transverse dédié au numérique s’est imposée dès la création du PEPR Recyclage. L’intérêt du numérique dans le recyclage est une évidence, et il va se positionner de manière transverse sur la structure ‘matériaux’ et ‘filières’ du programme. On a fait appel à moi pour interroger les autres projets-ciblés du programme, afin d’identifier les besoins que ce nouvel axe pourrait satisfaire. L’objectif est de constituer un consortium de laboratoires, de chercheurs et de chercheuses qui sauront y répondre, en collaboration avec les autres organismes impliqués dans le PEPR (CEA, BRGM, IFPEN, INRAE…)
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Pour quelles raisons vous a-t-on demandé d’organiser la construction de l’axe numérique ?
CNRS Sciences informatiques orchestre la politique scientifique du CNRS en matière de numérique. L’Institut fait le lien entre ses laboratoires, ses 16 groupements de recherche (GDR), mais aussi avec les autres partenaires majeurs de ce secteur. En tant que DAS, je suis en charge des relations de l’Institut avec les agences de programme ‘Numérique, algorithmes, logiciels et usages’ et ‘Du composant aux Systèmes et Infrastructures numériques’, respectivement pilotées par l’Inria et le CEA.
J’exerce un rôle de facilitateur pour lancer ce nouvel axe. Je suis là pour identifier le consortium qui complétera au mieux le programme actuel, en considérant l’articulation avec d’autres PEPR en gestation et en évitant la redondance avec d’autres programmes qui explorent des domaines de recherche connexes, comme ‘Batteries’ ou encore
‘TASE’ (systèmes énergétiques et énergies renouvelables).
Concrètement, comment s’articule cette mission ?
J’ai contacté les porteurs et porteuses des dix autres axes du PEPR, pour connaître leurs besoins et imaginer l’apport scientifique du numérique pouvant y correspondre. J’ai appelé cette séquence le ‘PRAN dating’ (Propositions de Recherche sur l’Apport du Numérique au domaine du recyclage, futur nom de l’axe numérique). Nous avons donc échangé pour préciser nos attentes mutuelles lors de visioconférences. Par ‘mutuelles’ j’entends que les chercheurs et chercheuses du numérique n’ont pas vocation à faire l’ingénierie informatique des 10 autres axes : les besoins de ces derniers doivent induire pour les numériciens des perspectives scientifiques originales issues des ‘use cases’ du secteur du recyclage.
Quelles sont les demandes principales qui émergent des entretiens préliminaires avec les porteurs et porteuses des autres axes du PEPR ?
Les besoins exprimés sont variés : modélisation des procédés, tri des intrants, traçabilité, logistique, traitement de données… Une vision globale, ou holistique, considérant tout le cycle de vie du produit, de son éco-conception à son démantèlement est attendue.
Les sciences du numérique correspondantes et leurs mots-clés sont : jumeaux numériques, traitement du signal et des images, internet des objets, optimisation, intelligence artificielle, ingénierie système…
Quelles sont les prochaines échéances pour la structuration de l’axe numérique ?
Disposant maintenant des réponses à l’appel à manifestation d’intérêt, il convient d’écrire un projet cohérent en combinant les propositions, en vue de le présenter à l’ANR et au SGPI début mars.
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